L'hypertension artérielle est une condition médicale caractérisée par une pression sanguine anormalement élevée dans les artères. Cette pression correspond à la force exercée par le sang contre les parois des vaisseaux sanguins lorsque le cœur pompe. On distingue la pression systolique (pression maximale lors de la contraction du cœur) de la pression diastolique (pression minimale lors du relâchement cardiaque).
Selon les recommandations de la Société française d'hypertension artérielle, les valeurs normales se situent en dessous de 140/90 mmHg. Au-delà de ces seuils, on parle d'hypertension artérielle. L'hypertension optimale est définie par des valeurs inférieures à 120/80 mmHg.
On distingue deux types principaux : l'hypertension essentielle (95% des cas), sans cause identifiable, et l'hypertension secondaire, liée à une pathologie sous-jacente comme les troubles rénaux ou endocriniens.
Les principaux facteurs de risque incluent :
Souvent asymptomatique, l'hypertension peut provoquer maux de tête, vertiges ou fatigue. Non traitée, elle peut entraîner des complications cardiovasculaires graves : infarctus, AVC, insuffisance cardiaque ou rénale.
Le diagnostic de l'hypertension artérielle repose sur plusieurs mesures de la tension artérielle effectuées dans des conditions standardisées. En France, les recommandations préconisent au minimum trois mesures lors de consultations séparées, espacées de plusieurs semaines, avant de confirmer le diagnostic.
La mesure peut être réalisée au cabinet médical avec un tensiomètre manuel ou électronique, mais également par auto-mesure tensionnelle à domicile (AMT) ou par mesure ambulatoire sur 24 heures (MAPA). Ces méthodes permettent d'éviter l'effet "blouse blanche" et d'obtenir des valeurs plus représentatives du quotidien du patient.
L'auto-mesure à domicile est particulièrement recommandée pour le suivi thérapeutique. Elle doit respecter la règle des "3" : 3 mesures le matin, 3 mesures le soir, pendant 3 jours consécutifs. Des examens complémentaires comme l'électrocardiogramme, l'analyse d'urine ou le bilan lipidique permettent d'évaluer le retentissement de l'hypertension sur les organes cibles et d'adapter la prise en charge thérapeutique selon les recommandations de la Haute Autorité de Santé.
La prise en charge de l'hypertension artérielle en France repose sur plusieurs classes thérapeutiques efficaces, disponibles sur prescription médicale et remboursées par l'Assurance Maladie selon les conditions en vigueur.
Les IEC constituent un traitement de première intention particulièrement recommandé chez les patients diabétiques ou présentant une insuffisance cardiaque. Le périndopril (Coversyl®), le lisinopril (Prinivil®) et le ramipril (Triatec®) sont les molécules les plus prescrites. Ces médicaments bloquent la formation de l'angiotensine II, permettant une vasodilatation et une diminution de la pression artérielle.
Alternative aux IEC, les ARA II comme le valsartan (Tareg®), le telmisartan (Micardis®) et l'olmésartan (Olmetec®) offrent une efficacité similaire avec généralement moins d'effets secondaires, notamment l'absence de toux sèche. Ils sont particulièrement indiqués en cas d'intolérance aux IEC.
Les diurétiques thiazidiques (hydrochlorothiazide, indapamide) favorisent l'élimination du sodium et de l'eau. Les inhibiteurs calciques (amlodipine, nifédipine, lercanidipine) provoquent une relaxation des vaisseaux sanguins. Les bêta-bloquants (métoprolol, bisoprolol, nébivolol) réduisent la fréquence cardiaque et la contractilité myocardique.
Les associations fixes combinant deux principes actifs dans un même comprimé améliorent l'observance thérapeutique et permettent souvent une meilleure efficacité. Les combinaisons IEC/diurétique ou ARA II/inhibiteur calcique sont fréquemment prescrites.
La prise matinale est généralement recommandée pour la plupart des antihypertenseurs, permettant un contrôle optimal de la pression artérielle durant la journée. Certains médicaments peuvent être pris le soir selon les recommandations médicales. Il est essentiel de respecter scrupuleusement les horaires de prise prescrits.
Les principales interactions concernent :
Les effets secondaires courants incluent la toux sèche (IEC), les œdèmes des chevilles (inhibiteurs calciques) et la fatigue (bêta-bloquants). Une surveillance régulière de la fonction rénale et des électrolytes est nécessaire.
Les contre-indications varient selon les classes : grossesse pour IEC/ARA II, asthme sévère pour les bêta-bloquants, insuffisance rénale sévère pour certains diurétiques. L'observance thérapeutique est cruciale : l'arrêt brutal peut provoquer un rebond tensionnel dangereux. En cas d'oubli, ne jamais doubler la dose suivante.
L'adoption d'une alimentation équilibrée constitue un pilier fondamental dans la prise en charge de l'hypertension artérielle. Le régime DASH (Dietary Approaches to Stop Hypertension) s'avère particulièrement efficace, privilégiant les fruits, légumes, céréales complètes et protéines maigres tout en limitant drastiquement le sodium.
La limitation de l'apport sodique à moins de 6 grammes par jour représente une mesure essentielle. Cette restriction implique d'éviter les plats préparés, charcuteries et fromages salés, tout en privilégiant les épices et aromates pour rehausser les saveurs naturellement.
L'exercice physique régulier, pratiqué 30 minutes par jour minimum, contribue significativement à la baisse tensionnelle. Les activités d'endurance comme la marche rapide, la natation ou le vélo sont particulièrement recommandées.
L'auto-mesure tensionnelle représente un outil précieux pour le suivi quotidien. Les tensiomètres électroniques brassard, validés par les sociétés savantes françaises, offrent une précision optimale. Il convient de privilégier les modèles recommandés par la Société Française d'Hypertension Artérielle.
Certains compléments nutritionnels peuvent accompagner le traitement conventionnel. Le magnésium favorise la relaxation vasculaire, tandis que les oméga-3 exercent un effet protecteur cardiovasculaire. Les extraits d'aubépine, d'olivier et d'ail possèdent des propriétés hypotensives reconnues par la tradition phytothérapeutique.